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Conception lumière du jardin et du parc du Téat Plein Air

Construit en 1966 et par l’architecte Jean Tribel, de l’Agence d’Urbanisme et d’Architecture, puis réalisé de 1967 à 1969 par Gilbert Royer, architecte d’opération, il est aujourd’hui l’un des rares témoignages d’architecture néo-brutaliste à La Réunion. Ce théâtre bien connu des Réunionnais est donc entièrement composé de béton brut. Niché dans les hauteurs de Saint Gilles les Bains, il a été inscrit en 2012, au titre des monuments historiques et décoré du Label Patrimoine remarquable du XXème siècle. Le teat plein air a été conçu en 1966 par Jean Tribel,  inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 2012.

Notre intervention de concepteur lumière intervient dans le cadre de la mission de maitrise d’œuvre pour la mise en valeur et en lumière du jardin et du parc du théâtre Plein Air de Saint Gilles les Bains avec pour maitre d’ouvrage le Conseil Départemental de La Réunion. Notre principale ambition résidait dans le fait de concevoir un projet d’éclairage le plus vertueux possible et reprenant les codes du projet originel de l’architecte Jean Tribel : une charte design linéaire pure, et des matériaux bruts.

La scénographie lumière a été bâtie sur la volonté de créer un contraste entre le bâti en béton brut, et un éclairage aux températures de couleurs très chaudes, une lumière bougie qui rappelle les couleurs de la savane sur laquelle a été construit le théâtre. Un corridor lumineux sur mesure dont la puissance est modulable a été conçu pour révéler le passage historique dont les spectateurs pour certains n’en connaissaient pas l’existence. L’éclairage a été dimensionné afin d’éclairer uniquement ce que nous voulions éclairer afin de ne pas produire de pollution lumineuse sur la ravine à proximité.

Cette stratégie de vouloir créer un contraste nous l’avons approfondie en utilisant un autre matériau brut pour l’ensemble des luminaires, l’acier auto patinable. Tous les luminaires du passage historique et du passage PMR menant les spectateurs aux gradins sont conçus en acier Corten. Cet effet d’acier rouillé provoqué par l’oxydation du matériau est la manière naturelle de contraster de jour comme de nuit le bâti en béton en béton gris. A savoir l’acier CORTEN développe au contact des éléments extérieurs une patine unique qui l’autoprotège et le rend particulièrement durable, on parle ici de plusieurs décennies.  Chaque luminaire en acier Corten aura ainsi sa propre patine, ses propres couleurs, qui évolueront dans le temps au même rythme que la savane évoluera dans son environnement.

La scénographie de l’allée principale du TEAT a quant à elle repris les codes du spectacle afin de plonger le spectateur dans une ambiance théâtrale et ludique.